Article sur les Erreurs dans la Compréhension du mariageMuhammad ibn Ibrahim al Hamad Différer le mariage des jeunes filles sans raison légale Certains tuteurs ont tendance à refuser les bons prétendants et différer sans cesse le mariage de leurs filles.
Ainsi, le père peut retarder les noces de sa fille parce qu'
il ne souhaite pas se séparer d'elle, parce qu’
elle est la seule à s’occuper de lui ou encore parce qu’
il désire profiter de son argent si elle est fonctionnaire.
Certains tuteurs attendent qu’un riche homme demande leur fille en mariage et refusent les autres prétendants pour cette raison-là ou pour d’autres raisons encore.
C’est là commettre une grave erreur et faillir à ses devoirs car l’on prive la jeune fille de son droit au mariage, de la joie d’avoir un mari avec qui elle se sentira bien, la protégera du supplice du célibat et de la solitude et atténuera la douleur et l’amertume des regrets.
De plus
les filles sont plus sensibles, plus jalouses que les garçons.
Comment voulez-vous qu'une jeune fille réagisse en voyant ses cousines ou ses amies qui ont des enfants dans les bras et semblent heureuses avec leurs maris ? Elle ne peut que ressentir
tristesse et désarroi au plus profond de son coeur.
C’est au tuteur de répondre des conséquences qu’entraîne le retard du mariage car à la base,
il se doit de marier sa fille dès qu'un prétendant digne d’elle la demande en mariage.
S'il le renvoie
malgré sa piété sans raison légale, alors il se montre excentrique et dévie du chemin tracé par la religion et les conventions sociales, qui défendent le droit de se marier pour toute jeune fille
[1].De même qu’
il est interdit au tuteur d'obliger sa fille à se marier, de même
il lui est interdit de l'en empêcher.
Comme le dit Allah plus haut dans le verset 232 de la sourate Al-Baqarah : « Et quand vous divorcez d'avec vos épouses, et que leur délai expire, alors ne les empêchez pas de renouer avec leurs époux ».
Si la femme accepte d'épouser un homme répondant aux critères requis, son tuteur n'a pas à l'en empêcher. S'il le lui interdit,
il aura agi à la manière des hommes de l’ère préislamique.Si le tuteur empêche la femme de se marier, la tutelle échoit alors à quelqu'un d'autre.
Selon
Achafi'i et Ahmed [dans un récit que l’on rapporte à son sujet] la tutelle revient au dirigeant dans le cas où le tuteur empêche le mariage.
Abou-Hanifa, lui, pense que la tutelle échoit à un autre parent à condition qu'il soit compétent. Si tous les tuteurs potentiels de la femme refusent de la marier, les savants sont unanimes pour dire que
la tutelle revient au dirigeant des musulmans[2].Ô tuteur, en tant que conseiller de ta fille,
crains Allah, souviens-toi du jour où tu te tiendras devant Lui, sois miséricordieux envers ce dépôt qu'Il t'a confié, n'oublie pas que tu n'es pas éternel et que
la femme a besoin d'un homme qui l'entoure de ses soins, qu'il s'agisse d'un père, d'un frère ou d'un oncle.
Sache que si tu quittes ce bas monde alors que ta fille ne s'est pas encore installée dans le foyer conjugal, elle deviendra un poids pour son frère ou l’un de ses proches, elle risque d’être contrainte de cohabiter avec une femme qui ne craint pas Allah, belle-sœur ou autre, qui lui fera subir l'enfer.
Combien de malheureuses sont condamnées à rester
vieilles filles ?
Elles qui vivaient auparavant chez leurs parents, entourées des soins d'un père bienveillant et de l’amour d'une mère douce et clémente, se sont retrouvées ensuite
tristes et privées d'affection après la perte de leurs parents[3]. [1] Voir Le retard de l'âge du mariage (Ta2khir sinn Azzawaj) page 60/61
[2] Voir Majmou' al Fatawa de Cheikh al islam Ibn Taymiyya 32/32, 37,52 et40
[3] Voir Nazharat fil Al Ousratil Mouslima de docteur Mohammed ASSabagh page62
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