Comment inviter les non-musulmans à l’Islam ? Question : « Un chrétien et sa femme ont voulu entrer dans l’Islam.
La personne chargée des questions juridiques leur a ordonné de se laver les mains, puis de formuler l’attestation de foi (ach-chahâda) de bon gré avec consentement et soumission, puis d’accomplir la circoncision.
Il demande si cela est juste ou pas ?
En outre, il souhaite qu’on lui écrive les paroles des pieux prédécesseurs concernant ce sujet, et la méthode qui était utilisée à l’époque du Prophète pour faire entrer un non-musulman dans l’Islam. Réponse : La méthode du Prophète dans l’invitation des non-musulmans à l’Islam était de les appeler à reconnaître
qu’il n’y a point de divinité (digne d’être adorée) si ce n'est Allah et que Muhammad est Son Messager.
S’ils approuvaient cela, il les appelait ensuite
aux autres commandements de l’Islam par ordre d’importance et selon les circonstances.
Quant à ce qui nous est parvenu à ce sujet, ce hadith rapporté par
al-Boukhâry et
Mouslim d’après
Ibn Abbâss qui rapporte
que le Prophète , lorsqu’il a envoyé Mu‘âdh au Yémen, lui a dit :« Tu vas aller à la rencontre d’une communauté des gens du Livre (juifs et chrétiens). Invite-les à attester qu’il n’est de divinité (digne d’être adorée) qu’Allah » (1)
et dans une autre narration :« à unifier Allah » (2)
S'ils acceptent cela, informe-les qu’Allah leur a prescrit cinq prières chaque jour et chaque nuit. S’ils acceptent cela, fais-leur savoir qu’Allah leur a imposé une aumône prélevée chez leurs riches et redistribuée à leurs pauvres. Garde-toi de toucher à leurs biens les plus précieux, et crains l’invocation de l’opprimé, car nul voile ne s'interpose entre elle et Allah. »(3)
Dans le même sujet, il est rapporté également par
al-Boukhâry et
Mouslim d’après
Sahl Ibn Sa‘d As-Sâ‘idî que
le Prophète a dit à ‘Ali lorsqu’il lui a donné l’étendard le jour de Khaybar :« Dirige-toi doucement jusqu’à leur emplacement, puis invite-les à l’Islam, et informe-les de ce qu’Allah est en droit de leur imposer. Et par Allah ! si par ton entremise Allah guide une personne, ceci est meilleur pour toi que [de posséder] des chamelles rouges. » (4)(5)
Et dans une narration différente :« Invite-les à attester qu’il n’est de divinité (digne d’être adorée) qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah. » (6)
Les prédécesseurs ont divergé concernant le précepte imposant au mécréant qui vient de se convertir à l’islam de prendre un bain rituel (
Al-ghousl).
Ceux qui se sont prononcés en faveur de son obligation sont
Mâlik, Ahmad, et Abu Thawr –
qu’Allah leur fasse miséricorde –, se référant à ce qu’ont rapporté
Abu Dawûd et
An-Nasâ’î d’après
Qays Ibn ‘Âsim qui a dit :
« Je me suis rendu chez le Prophète pour me convertir à l’Islam, et il m’a ordonné de prendre un bain avec de l’eau mélangée à du jujubier. »
Et l'ordre (le verbe à l'impératif) marque le caractère obligatoire [de ce qui est ordonné].
Ach-Châfi‘î et certains hanbalites ont quant à eux affirmé que
le bain rituel était recommandé (
et non obligatoire),
sauf s'il était en état d'impureté majeure au moment de sa conversion, auquel cas
le bain lui est alors obligatoire. Abu Hanîfa, pour sa part, a dit que
le bain n'était pas obligatoire, quelles que soient les circonstances. »
Quoi qu'il en soit,
le bain rituel lui a été légiféré en vertu de ce hadith (
sus-mentionné) et de tous les autres textes qui vont dans le même sens.
À propos de la circoncision,
elle est obligatoire pour les hommes […],
Cependant
si tu remets à plus tard l’invitation à la circoncision de celui qui s’intéresse à l’Islam, jusqu’à ce que l’Islam s’installe dans son cœur et le rassure, cela est préférable,
de crainte que l’empressement à lui demander d’accomplir la circoncision ne le dissuade d'embrasser l’Islam.En fonction de cela,
ce que vous avez ordonné à cet homme et à sa femme lors de leur conversion est juste.
(7) C’est d’Allah que dépend notre réussite. Qu’Allah couvre d’éloges et salue notre Prophète Muhammad, les siens, et ses Compagnons. Le Comité Permanent pour la Fatwa Fatâwâ al-lajna ad-dâ’ima, t.3, p.274.
(1) Rapporté par
Mouslim. (2) Rapporté par
Boukhâry. (3) Rapporté par
Boukhâry.
(4) NDC. «
Les chamelles rouges » étaient considérées comme un bien très précieux au temps du Prophète .
(5) Unaniment
reconnu authentique. (6) Sahîh An-Nasâ'î.
(7) NDC :
1ère rectification : ce n'est pas celui qui pose la question qui a ordonné cela à l'homme et à la femme (
comme on le comprend de la fatwa du comité) mais la personne chargée des questions juridiques, qui –
2ème rectification – ne leur avait pas ordonné de faire un bain rituel (ghusl) (
comme cela est rapporté dans la sounna et mentionné dans la fatwa) mais de se laver les mains, donc en réalité, ce qu'elle leur avait ordonné n'était pas juste, et Allah est le plus savant…