Fatwas relatives à la médecine et aux malades Boire du sang de lézard pour se soigner de la coqueluche De Mohammad ibn Ibrâhîm à l'attention de l'honorable `A. H. `A. Qu'Allah le salue ! Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d'Allah soient sur vous. Après ce préambule : ( Numéro de la page: 192) En référence à votre lettre dans laquelle vous posez la question suivante : quel est l'avis religieux sur le fait de donner le sang de lézard à boire aux enfants atteints de coqueluche, vu qu'il est confirmé d'après l'expérience qu'il est un remède efficace contre cette maladie et qu'il est confirmé également que les médecins sont généralement incapables de traiter cette maladie qui nuit énormément aux enfants. La réponse est que
si le sang du lézard est déversé,
il est illicite et il n'est pas permis de se soigner avec les choses illicites.
La référence en cela est le Livre, la Sunna et le raisonnement : Quant au Livre, il est un verset qui dit : {Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang,}
Et la parole du Très-Haut : {Dis: "Dans ce qui m'a été révélé, je ne trouve d'interdit, à aucun mangeur d'en manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu'on a fait couler,}
Et bien d'autres versets du Coran allant dans le sens
de ces deux versets. Le point de démonstration est qu'Allah, le Très-Haut,
a interdit le sang dans le premier verset
de façon générale et dans le deuxième verset
de façon restreinte.
Le général est interprété par le restreint.
Il est établi dans la science des fondements que
les sentences ont les qualités des actions.
Quand on les adjoint aux entités, l'objectif visé est l'action pour laquelle cette entité est préparée.
Adjoindre l'interdiction au sang déversé, c'est l'adjoindre à la boisson pour lequel il est destiné, ainsi que
la cure, la vente et autre. Quant à la Sunna, les preuves sont : Premièrement : L'imam Al-Boukhârî a rapporté dans son Sahîh un hadith suspendu d'après Ibn Mass`oud "Sachez qu'Allah n'a pas mis votre guérison dans un moyen illicite"
At-Tabarânî a relié sa chaîne des transmetteurs qui sont ceux
du hadith authentique.
Ahmad l'a rapporté ainsi que Ibn Hibbân
dans son Sahîh.
( Numéro de la page: 193) De même,
Al-Bazzâr et Abou Ya`lâ l'ont rapporté dans leur Mousnad, et
les hommes d'Abou Ya`lâ sont dignes de confiance.
Ce hadith est utilisé comme argument parce que la parole du Prophète
:
"ne mets pas" est
un présent dans le contexte de la négation qui est la dénégation
"n'a pas".
Le verbe au présent renferme l'infinitif et le temps ; cet infinitif est indéfini et
c'est cet infinitif qui est négatif.
Il est établi dans la science des fondements
qu'un nom indéfini dans une formule négative a un sens général s'il n'est pas l'un des deux sens du verbe.
On y ajoute le nom indéfini qui est l'un des deux sens du verbe. La phrase est introduite par une particule de confirmation.
Le sens est que Lui
a donné une information selon laquelle
il n'y a pas de guérison dans les remèdes interdits.
Le chapitre de l'information dans la lettre et l'esprit et pas seulement dans la lettre fait partie
des thèmes qui ne sont pas sujets à l'abrogation.
Donc,
son jugement est éternel jusqu'au Jour Dernier.
Il faut donc
y croire.
Le constat est que parmi les causes de la guérison par le remède,
on doit l'accepter et croire en son utilité et ce qu'Allah y a mis comme bénédiction de la guérison.
Il est connu que le fait pour le musulman
de croire à son interdiction l'empêche de croire à son utilité et sa bénédiction et l'empêche également de penser du bien de lui et de l'accepter.
Tant qu'
on le déteste et en ayant une mauvaise pensée et en éprouvant une répulsion pour cela, et si on le prend dans ce cas,
il sera plus une maladie qu'un remède.
A moins qu'
on cesse de le répugner et d’en être dégoûté et qu’
on remplace la haine par l'amour.
Cela est contraire à la foi ; le croyant ne peut aucunement
le prendre pour lutter contre un mal.
Deuxièmement : Mouslim a rapporté, dans
son Sahîh, d'après
Târiq ibn Sowayd Al-Jo`fî que :
"Un homme l'interrogea sur l'usage de l'alcool pour fabriquer des médicaments, le Prophète rétorqua que ce n'était pas un remède mais plutôt un mal." et dans le
Sahîh de Mouslim, d'après
Târiq ibn Sowayd Al-Hadramî, il dit :
Je dis: "Ô Envoyé d'Allah ! Il y a dans notre terre des vignes dont nous pressons les raisins et que nous buvons ensuite." - "Non, c'est interdit", jugea-t-il. Je repris: "Mais, nous en tirons un remède pour le malade." - "Cela n'apporte pas la guérison, c'est plutôt un mal." .
( Numéro de la page: 194) L'argumentation par
les deux hadiths susmentionnés confirme ce qui est dit ci-dessus, sauf que ce texte traite du vin et
englobe par analogie d'autres choses illicites.
Troisièmement : Les auteurs d'As-Sounan ont rapporté d'après Abou Horayra qu'il a dit: Le Prophète
interdit le recours au mauvais remède .Le point de démonstration est qu'il
interdit le recours au mauvais remède.
L'interdiction implique la proscription, donc sa prise est interdite.
Elle n'est interdite qu'à cause de sa laideur, or ce qui est laid n'a aucune utilité.
Quand une chose est
exempte d'utilité, elle est également
exempte de guérison.
'Abou Dâwoud a rapporté dans As-Sonan, d'après le hadith d'Abou Ad-Dardâ' que le Prophète a dit : "Certes Allah a fait descendre la maladie et le remède, et Il a créé pour chaque maladie un remède, prenez donc des remèdes, mais ne prenez pas de remèdes illicites"
At-Tabarânî l'a également rapporté et
ses hommes sont dignes de confiance. Le point de démonstration est qu'il
a expliqué que
le remède réside dans ce qui est licite, quant à l'interdit, il ne renferme pas de remède.
Cela s'explique de plusieurs façons : Premièrement : Allah, Exalté soit-Il,
a prédestiné les maladies ainsi que leurs remèdes et Il a la connaissance de tout.
Ce qu'il a confirmé est digne d'être confirmé, ce qu'il a réfuté est digne d'être réfuté
par la parole, l'acte et la croyance. Deuxièmement : Allah, Exalté soit-Il, a prescrit des causes légales, naturelles et ordinaires pour l'anéantissement des maladies.
Les causes légales sont entre autre
la récitation du Coran, des invocations et la confiance inébranlable en Allah et autre.
Quant aux causes naturelles : c'est par exemple
la force physique qu'a le malade à pouvoir résister face à la maladie jusqu'à ce qu'elle guérisse.
Les causes ordinaires sont par exemple
les remèdes composés des choses licites.
Comment peut-on s'écarter des causes légales pour les causes dont l'auteur commet un péché quand il connaît le jugement.( Numéro de la page: 195) Troisièmement : A l'origine,
la cure est légale et non obligatoire, donc
il n'est pas permis de commettre l'interdit à cause d'un acte permis. Quatrièmement : La maladie est supposée se soigner par
le remède licite, en ce qui concerne
le remède illicite, il est illusoire. Comment peut-on commettre l'illicite pour une chose illusoire.
Cinquièmement : Il dit :
"mais ne vous soignez pas avec des remèdes illicites" Cela est une interdiction, or à la base,
l'interdiction implique la proscription ; cela est interdit pour sa laideur donc,
il ne peut pas y avoir de guérison.
Quant au raisonnement, il se fait sous plusieurs formes : Premièrement : Allah le Très-Haut
l'a interdit pour sa souillure.
Il n'a pas interdit une bonne chose à cette Oumma pour la punir comme Il le fit aux fils d'Israël comme Il, Exalté soit-Il, le dit :
{C'est à cause des iniquités des Juifs que Nous leur avons rendu illicites les bonnes nourritures qui leur étaient licites,}
S'Il a interdit quelque chose à cette Oumma, c'est pour son impureté et
cette interdiction est une façon de la protéger et la préserver de le consommer.
Il n'est donc
pas approprié de l'utiliser comme remède contre les maladies car, s'il les soigne
il laissera une autre maladie plus grave dans le cœur vu la forte dose d'impureté qu'il renferme. Celui qui l'a utilisé comme traitement aura donc
remplacé la maladie du corps par la maladie du cœur.
Deuxièmement : Son interdiction implique
son évitement et son écartement de lui par tous les moyens.
Faire de lui un remède, c'est inciter les gens à le désirer et l'utiliser, ce qui est
contraire à l'objectif voulu par le Législateur. Troisièmement : C'est une maladie comme l'a stipulé le Législateur, donc
on ne peut pas l'utiliser comme remède. Quatrièmement : Cela confère à la nature et à l'esprit la qualité d'impureté car,
la nature réagit clairement à la forme du remède.
Si sa forme est impure elle conférera l'impureté à la nature.
( Numéro de la page: 196) Que dire s'il est impur en soi. C'est pour cela qu'Allah, Gloire et Pureté à Lui, a interdit les aliments, les boissons et les habits impurs à Ses serviteurs car,
l'âme acquiert la forme impure.
Cinquièmement : Autorisation de la médication avec, surtout
si les cœurs y penchent est un alibi pour le prendre comme plaisir et désir, surtout si les gens savent qu'il est utile, soulage leurs maux et les guérit.
Voilà ce qu'ils aiment le plus. Or, le Législateur a coupé court à tout alibi menant à sa prise par tout moyen possible. Il n'y a pas de doute qu
'il y a contradiction entre couper court à l'alibi de sa prise et ouvrir la voie à celle-là.
Sixièmement : Il y a dans ce remède interdit des maladies qui s'ajoutent à celle qu'on croit guérir.
Vous dites qu'il est confirmé par l'expérience qu'il est un remède efficace contre cette maladie, cela n'est pas juste, car
il n'y a pas de rapport entre la prise d'un remède interdit et la guérison de la maladie après sa prise, car
sa guérison passe par un remède légal, naturel et ordinaire.
Mais,
sa guérison a coïncidé avec la prise de ce remède qui est en réalité une maladie, voilà pourquoi on lui a attribué cette guérison. Elle peut guérir, non pas parce que c'est un remède mais parce que
c'est une épreuve.
Vous dites que les médecins sont incapables en général de traiter cette maladie.
On ne peut pas s'appuyer sur cette affirmation pour autoriser la médication avec cette chose illicite car
l'incapacité des médecins n'implique pas celle des autres et n'implique pas aussi l'absence d'un remède licite connu par les médecins.
Les remèdes légaux qui sont la source première de la médication et de la guérison
sont entre les Mains d'Allah, le Très-Haut.
Le remède licite est l'une des causes qu'Allah a prescrite pour se soigner.
Nous avons voulu à travers cette réponse brève mettre en éveil le fond de la question et cette réponse est suffisante. Qu'Allah nous accorde la réussite. Que la paix soit sur vous. Des fatwas émises par son éminence, le
cheikh Mohammad ibn `Ibrâhîm Al Ach-Cheikh, qu'Allah lui fasse miséricorde.
Avis religieux sur les médicaments >
Boire le sang du lézard pour se soigner de coqueluche