Question :Vous avez mentionné dans le cours précédent qu’il est permis pour le Muhaajir de retourner dans le pays mécréant duquel il a fait la hijra pour y travailler en cas de grande nécessité.
Comment devons-nous définir cette grande nécessité ?Réponse :Voici
un sujet qui pose problème à certains frères qui prennent peut-être cette affaire à la légère.
Nous avons déjà mentionné que de
nombreux hadiths authentiques et explicites démontrent que la base pour le muhaajir est qu’il ne lui est
pas permis de retourner dans le pays duquel il a émigré sauf
en cas de grande nécessité ou pour un besoin qui lui a été
autorisé par la religion.
Ainsi, il peut y demeurer pour une période qui est déterminée en fonction de cette grande nécessité ou de ce besoin
autorisé par la religion.
En ce qui concerne le fait que
le muhaajir parte pour aller travailler en disant qu’il s’agit d’une
grande nécessité, alors il faut d’abord savoir comment
les savants ont défini la grande nécessité. Il s’agit de la grande nécessité qui rend licite (de manger) la chair d’une bête morte.
Quand est-ce que la chair d’une bête morte devient halal ?En cas de
grande nécessité.
Et il en de
même pour les autres situations qui vont dans le même sens de la grande nécessité.
Les savants l’ont définie ainsi pour que
les limites dans ce domaine ne soient
pas transgressées.
De même, cela permet au muhaajir et aux musulmans en générale de
rester préservés.
Il a été
ordonné au musulman de quitter les pays mécréants afin d’être
préservé dans sa religion et afin de
préserver la religion de
sa descendance.
C’est pourquoi le Prophète a dit :« Je me désavoue de tout musulman qui vie entre deux foyers de polythéistes Il faut que le musulman et le polythéiste ne voient pas le foyer (littéralement le feu) l’un de l’autre.»
Donc, si
à la base il a été ordonné au musulman de quitter ces pays,
comment est-il possible qu’il lui soit autorisé de revenir ? C’est la raison pour laquelle
il ne lui est pas permis de revenir sauf en cas de
grande nécessité.
Le fait qu’il ait
besoin d’une augmentation d’argent ne fait
pas parti de la grande nécessité, le fait qu’il désire s’enrichir avec de grosses sommes ne fait pas parti de la grande nécessité.
Prenons l’exemple de celui qui a fait la hijra vers
un pays pauvre où les gens ont
un salaire peu élevé. Dans ce cas,
retourner dans le pays mécréant n’est
pas d’une grande nécessité tant qu’il a
les moyens de vivre comme tous les autres musulmans (
du pays).
Plutôt,
il doit supporter sa situation avec patience et il doit faire
patienter sa famille afin qu’il ne soit pas tenté (
de retourner dans son pays d’origine).
Combien de gens sont retournés dans les pays mécréants et n’ont plus jamais réussi à les quitter ?Il croit qu’il y retourne pour
augmenter son budget.
Puis, il n’arrive pas à faire l’argent dont
il avait besoin et il devient ainsi
incapable de revenir (
en terre d’Islam).
Il faut donc que la personne soit
prudente et qu’elle
fasse attention dans ce genre de situations.
Si tu recherches à préserver
ta religion et ta descendance, alors
ne t’expose pas aux tentations.
Les cœurs et les âmes
sont faibles, les passions et ambigüités
sont vicieuses.
Il se peut qu’un jour vous y
entendrez même des ambigüités de la part de certains de vos frères, qui
vous empêcheront de faire la hijra et de sortir du pays mécréant.
Il s’agit de frères qui se sont installés (
définitivement) dans ces pays et il ne fait pas de doute que
le diable leur a embelli la situation dans laquelle ils demeurent.
Ils s’attachent à la moindre ambigüité car
il est difficile de
quitter ces pays, il est difficile
d’accepter la vérité et
de parcourir le chemin
de la droiture, du bien et de la piété.
Ce sont toutes des choses qui sont difficiles sauf pour celui à qui Allah a
facilité (
la tâche).
Et nous ne parlons même pas des autres choses par lesquelles la personne peut être éprouvée dans
ces pays remplis de passions et d’ambigüités.
C’est pourquoi le musulman ne doit
pas s’exposer aux tentations.
Par Allah, il vaut mieux
endurer les difficultés d’une vie modeste et être
le plus pauvre citoyen dans un pays musulman que d’être
le plus riche dans un pays mécréant.
Car rien ne lui garantie que
son cœur ne change pas.
Il se peut qu’avec
un seul regard il devienne atteint par la fitna, nous recherchons refuge auprès d’Allah.
Il lui suffit d’une situation (
éprouvante) pour
qu’il s’égare et nous savons que l’âme est très
incitatrice au mal.
Et les gens qui abordent souvent ce sujet et qui sont au courant de la situation de leurs frères, connaissent de nombreuses histoires qui
confirment le danger de ce qui vient d’être mentionné.
Celui qui veut
rester préservé doit donc tout faire pour
ne pas retourner en terre mécréante après l’avoir quittée, sauf s’il s’agit d’une
grande nécessité ou
d’une situation urgente.Fin de la réponse de
Cheikh Abdullah Al AdaniTraduit et publié par